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WASHINGTON POST : L'IRAN, L'ALGÉRIE ET LE POLISARIO IMPLIQUÉS

  • il y a 3 jours
  • 3 min de lecture

Alors que l'on savait déjà que plusieurs centaines de militaires algériens étaient retenus en captivité en Syrie par des factions hostiles du criminel Bachar Al-Assad, de nouvelles révélations du Washington Post viennent lever le voile sur un autre volet bien plus explosif : la présence de combattants du Front Polisario envoyés par l’Iran pour soutenir militairement le régime syrien.


Dans une enquête publiée le 12 avril, le célèbre quotidien américain s’est penché sur les milices étrangères ayant combattu aux côtés du régime d’Al-Assad, impliquées dans des réseaux illicites sous la supervision de Téhéran. Armes, drogues, devises... les circuits décrits témoignent d’une implication profonde de l’Iran dans le conflit syrien, à travers ses groupes affiliés.


Les journalistes du Washington Post ont mené leur enquête sur le terrain, explorant plusieurs bases et routes empruntées par ces milices. Leur investigation révèle la participation directe de groupes paramilitaires formés par les Gardiens de la Révolution iranienne et le Hezbollah libanais. Parmi ces troupes, on retrouve plusieurs centaines de membres du Polisario, issus des camps de Tindouf.


Cette information, désormais corroborée par des sources sur place – dont des membres des nouvelles forces de sécurité syriennes et des diplomates occidentaux – vient conforter les alertes du Maroc sur les liens avérés entre le Polisario, l’Iran et le Hezbollah.


Le quotidien américain rapporte que l’Iran, dans sa stratégie d’influence régionale, a entraîné divers groupes alliés, dont des éléments du Front Polisario, pour renforcer la position du régime syrien. Ces miliciens se sont installés notamment à Palmyre, où ils partageaient leurs quartiers avec des combattants de la milice chiite afghane Liwa al-Fatimiyoun, également soutenue par Téhéran.


Avec la chute du régime syrien, ces alliances occultes sont progressivement dévoilées. Le réseau formé par l’Iran, le Hezbollah et leurs alliés, jadis solidement ancré à Damas, semble aujourd’hui fragilisé, mais demeure actif. Une visite récente du ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à Alger relance les spéculations sur d’éventuelles négociations liées à la libération des prisonniers algériens et des miliciens du Polisario.


L’Algérie, qui refusait jusqu’aux derniers instants de reconnaître les forces rebelles syriennes, a rapidement dépêché son chef de la diplomatie à Damas après la chute d’Al-Assad. Derrière les discours officiels de soutien au nouveau pouvoir syrien, l’enjeu réel était d’éviter un scandale diplomatique et militaire en négociant la libération d’environ 500 soldats algériens et de combattants du Polisario.


La situation est devenue d’autant plus critique que ces révélations mettent en lumière le soutien militaire concret du régime algérien au régime syrien de Bachar, en contradiction totale avec sa doctrine de non-intervention. Face au refus initial de Damas de libérer ces troupes pro-Assad, Alger et Téhéran ont multiplié les échanges diplomatiques pour trouver une solution.


Dans ce contexte tendu, Alger cherche à redorer son image sur la scène internationale. Une déclaration récente de son ambassadeur à Washington évoque même une coopération militaire « sans limites » avec les États-Unis. Une manière de tourner la page ou de masquer une réalité plus dérangeante ?


La détention de ces combattants représente un lourd passif pour le régime hystérique de la Mouradia, de plus en plus isolée diplomatiquement en raison de ses liens avec l’Iran et de son soutien présumé à des groupes considérés comme extrémistes. Certains pays voisins l’accusent même d’encourager le terrorisme. Aux États-Unis, le député républicain Joe Wilson a déclaré vouloir soumettre un projet de loi visant à classer le Polisario comme organisation terroriste.


Le Washington Post a d’ailleurs illustré cette dérive en publiant une photo d’un graffiti « Mort à l’Amérique » retrouvé sur les murs d’un ancien hôtel en ruines à Palmyre, autrefois occupé par les miliciens du Polisario et des terroristes afghans entraînés par l’Iran.

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