Oum el-Ez Ettabba est l'une des épouses du sultan Moulay Ismail, au même titre que la sultane Zidana et Khnata bent Bakkar, précédemment étudiées. D'ailleurs, certaines sources la confondent avec cette dernière, parce que les deux princesses sont connues pour leur correspondance diplomatique avec les nations européennes. De même, elles ont toutes deux un fils qui s'appelle Abd Allah. Oum el-Ez Ettabba est mentionnée par les sources britanniques en raison du rôle déterminant qu'elle a joué dans l'aboutissement de l'Accord de paix et de négoce entre le Maroc et la Grande-Bretagne en 1722.
Rappelons qu'en 1721, la Grande-Bretagne envoie une délégation présidée par l'ambassadeur Charles Stewart à Meknès pour négocier la libération des captifs anglais qui se trouvent dans le palais royal de Moulay Ismail. Or le rachat de ces esclaves menace les intérêts de certains à la cour; aussi ils parviennent à convaincre le sultan de ne pas accéder à la demande de l'ambassadeur. Percevant l'échec imminent de samission, celui-ci demande alors conseil autour de lui. C'est ainsi qu'il a l'idée d'écrire à la sultane Oum el-Ez Ettabba, la priant d'intercéder en sa faveur auprès de Moulay Ismail :
Précisons ici que dans sa lettre, l'ambassadeur britannique fait croire à Oum el-Ez Ettabba qu'il a entendu parler de son autorité à Lisbonne par un vieux chrétien, anciennement esclave dans le palais royal. En réalité, il s'agit tout bonnement d'un artifice diplomatique. Mais cela ne veut pas dire pour autant que la sultane n'a pas d'autorité, puisqu'elle réussit à intervenir auprès de son époux, et à changer le cours des relations diplomatiques entre le Maroc et la Grande-Bretagne. En effet, la reine envoie à Charles Stewart la réponse suivante :
Oum el-Ez Ettabba se montre efficace dans ses démarches: le 23 juillet, c'est-à-dire à peine quelques jours après cette correspondance, Stewart rachète les esclaves britanniques qui se trouvent dans le palais royal. De ce fait, celle-ci contribue à l'amitié entre les deux nations. Désormais, la mission de Stewart augure une période de paix entre le Maroc et la Grande- Bretagne, dont la première manifestation est l'Accord de paix et de négoce de 1722.
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