Cette publication a pour objectif de vous expliquer l'épisode historique de la "Marche Verte". Les évènements historiques survenus avant et après cette marche sont disponibles à travers d'autres publications.
« le Maroc ressemble à un arbre dont les racines nourricières plongent profondément dans la terre d’Afrique et qui respire grâce à son feuillage bruissant aux vents de l’Europe. ». Ces propos sont l’œuvre de Feu SM Hassan 2 et c'est dans ce sens que le Maroc considère le recouvrement de son Sahara comme une cause non négociable.
Le 16 décembre 1965, l’Assemblée générale de l'ONU va adopter la Résolution 2072 intitulée "Question d’Ifni et du Sahara espagnol" par laquelle elle demandait à l’Espagne de mettre fin à sa colonisation de Sidi Ifni et du Sahara et d’engager des négociations avec le Maroc puisque à ce moment il y avait aucun autre état ou mouvement qui revendiquait ces deux territoires.
En 1968, cinq ans avant l’apparition "officielle" du Polisario, le 10 mai 1973, le Maroc avait soutenue la création du Mouvement de Libération de Seguia el-Hamra et Rio de Oro qui était sous le leadership de Sidi Brahim Bassiri et le Maroc avait coordonnées les manifestations du 17 juin 1970 avec ce mouvement (Soulèvement de Zemla). Vous devez savoir que l'intention première du Polisario lors des premières années après sa création, ça n'était que de repousser l'occupant espagnol avec le soutien du Maroc sans jamais parler d'idée séparatiste. C'est ensuite que le Polisario s'est approprié l'histoire de Sidi Brahim Bassiri faisant croire qu'il était leader du Polisario en vu de créer un état indépendant. Aujourd'hui, des vidéos d'archives existent où la famille Bassiri indique qu'il était nationaliste et qui appelait à l'unité.
Après les négociations, l’Espagne va céder Sidi Ifni au Maroc via le Traité de Fès du 4 janvier 1969 mais elle va refuser de céder le Sahara en prétextant qu’il n'était pas marocain et elle va même tenter d'organiser un référendum. Ce référendum n'aura jamais lieu.
Le 16 octobre 1975, la CIJ va rendre son avis consultatif et va reconnaître que des tribus du " Sahara occidental" étaient liées au Sultan du Maroc par les liens juridiques de l’allégeance (Bey’a).
Et c'est à ce moment là que le Maroc va organiser le 6 novembre 1975 la Marche Verte menée par plusieurs centaines de milliers de marcheurs, Coran à la main et dans un foisonnement de drapeaux marocains afin de récupérer son Sahara. Ce qui va amener aux Accords de Madrid entre d'une part l'Espagne et de l'autre le Maroc et la Mauritanie. Ces accords établissent les conditions du retrait espagnol et la partition du territoire entre les deux pays que sont le Maroc et la Mauritanie. La Déclaration a été enregistrée le 9 décembre 1975 et publiée au Recueil des Traités des Nations Unies.
L’Espagne se trouvant devant le fait accompli, ne pouvant donner l’ordre de tirer sur une foule de civils désarmés, signant le 14 novembre l’accord tripartite Maroc-Mauritanie-Espagne qui prévoyait le partage de l’ancienne colonie espagnole entre le Maroc et la Mauritanie.
Le 26 février 1976, le Représentant permanent de l'Espagne à l'ONU informa le Secrétaire Général que le Gouvernement espagnol mettait définitivement fin à sa présence au Sahara et se dégageait de toute responsabilité de caractère international. Cette déclaration vient éteindre les allégations qu'on entend encore de nos jours selon laquelle l'Espagne reste la puissance administrante du Sahara.
Retour sur l'organisation :
La Marche Verte ou Al Massira Al Khadra a été préparée 3 mois avant sa révélation au peuple.
Le 21 août 1975, Feu Hassan va convoquer 3 responsables : Le Général Achabar, le Général Bennani et le Colonel Major Ziati. Ils ont prêté serment de ne rien divulguer au reste du gouvernement malgré qu'ils étaient en désaccord avec cette idée de Marche Verte. La discrétion était nécessaire car le déplacement de 350 000 personnes dans le sud marocain ne pouvait pas être improvisé.
Pourquoi envoyer 350 000 marocains au Sahara ? Le chiffre correspondrait au nombre de marocains naissant chaque année à l'époque. Les précisions ont été minutieuses sur le plan logistique puisqu'il fallait calculer les rations de nourriture, le nombre de bougies pour éclairer les camps, les vouertures, les réserves d'eau et le reste...
C'est le 16 octobre 1975 que SM Hassan 2 va prononcé son discours :
"Je n'avais pas encore fini mon allocution que déjà, du patio ouvert où je me tenais, j'entendais les clameurs provenant des quartiers proches du palais à Marrakech. Dans toute les villes et les villages du Royaume, les gens sortaient dans les rues en criant Nous sommes volontaires ! C'était un véritable rush"
SM Hassan 2 avait mis en garde les marcheurs lors de ses discours, les prévenant de la possibilité de rencontrer des champs de mines, des chars ou des barrages d'artillerie.
Le 26 octobre, en présence de Kurt Waldheim (secrétaire de l’ONU) SM Hassan 2 va inaugurer le grand barrage Al Massira.
Durant près de deux semaines, 10 trains vont transporter les volontaires du Nord et de l’Est du Maroc vers Marrakech, d’où ils étaient ensuite acheminés par camions sur Agadir puis Tarfaya.
Il y avait 7813 camions avec 10000 cadres ordonnant la Marche, 470 médecins et auxiliaires médicaux et 230 voitures-ambulances.
Un transport de 17000 tonnes de nourriture, 23000 tonnes d’eau, 2590 tonnes de carburant ainsi que des armes et des munitions pour le cas où il eût été nécessaire de se défendre.
Les Forces Armées Royales accompagnaient les volontaires à l’arrière-garde.
SM Hassan 2 va informer le gouvernement espagnol de la Marche et précisera dans quel esprit elle était entreprise. C’est alors, que le gouvernement espagnol donnera l’ordre de retirer à une quarantaine de kilomètres ses troupes au Sud.
10 % des volontaires étaient des femmes. Hommes et Femmes étaient armés d'un drapeau vert, un drapeau national et une copie du Coran. La marche s'est bien déroulée, les volontaires vont parcourir une grande distance jusqu'au 9 novembre.
Le Roi, depuis Agadir où il suivait les répercussions extérieures va être alerté au sujet des négociations décisives allant commencer. C’est une très bonne nouvelle pour le souverain car il s’agissait de la préparation de l’Accord Tripartite qui devait être signé le 14 novembre à Madrid entre l’Espagne, la Mauritanie et la Maroc.
Le 18 novembre le texte de loi sur la décolonisation du Sahara fut voté aux Cortes.
Le début février 1976, une mission des Nations Unies présidée par Olaf Reydbeck, se rend à Laayoune. Des difficultés émergeront par les manœuvres de Boumedienne dont les troupes se feront passer pour les forces du polisario dans certaines provinces du Sud. Rappelons que le gouvernement algérien avait toujours déclaré que l’affaire su Sahara ne le concernait pas.
SM Hassan 2 énonça quant à lui :
Nous n’avons nullement l’intention de porter atteinte en quoi que ce soit à la Révolution Algérienne, nous avons pour principe de ne pas nous mêler des affaires des autres. Nous ne voulons pas d’avantage qu’on se mêle des nôtres. Est-ce cette guerre là à laquelle veut nous obliger le Président du Conseil de la Révolution algérienne ? Chacun sait que le Maroc est une nation qui n’a qu’une volonté : Travailler an paix, aussi bien avec le Nord qu’avec le Sud, l’Est et l’Ouest. Mais si c’est à l’avenir du Maroc que l’on veut décidément s’attaquer, à l’avenir de son peuple, à l’avenir de sa Foi, nous nous défendrons dans la guerre comme nous nous sommes défendus dans la paix. Je n’ai pas d’autre chose à dire.
Le film La Marche Verte
Le film Al Massira ( la marche verte) retrace cette marche organiser par feu hassan2 Allah y Rahmou pour decoloniser nos provinces du sud en 1975 avec la participation de 350000 Marocains et de pays frère Africains et du golf illustre en image cette histoire glorieuse de notre royaume