Hasfa Bint Al-Haj Al-Rakuniya, plus connue par son prénom, marqua Al Andalus au XIIe siècle avec sa poésie. Ce fut à Marrakech où cette femme riche de son savoir et de sa noblesse se consacra plus tard à l’enseignement des princes almohades, jusqu’à son décès en 1191.
Certains historiens la surnommèrent «la poétesse aux deux amants», mais elle en eut plusieurs, en réalité. D’autres témoignèrent de la beauté de son verbe, de la richesse de son savoir et de son franc-parler. Ainsi Hasfa Bint Al-Haj Al-Rakuniya marqua le XIIe siècle en incarnant notamment l’antinomie de l’image que l’on pourrait se donner d’une femme à l’époque médiévale : pieuse, obéissante et conformiste.
Dès sa naissance en 1135 au sein d’une famille amazighe aisée à Grenade, cité alors dominée par les Almoravides (1042 – 1147), Hafsa ne fut rien de tout cela. Au contraire, la qualité de sa poésie laissa les chercheurs déduire qu’elle reçut une éducation assez poussée. En effet, naître et grandir dans le cœur battant d’Al Andalus que fut Grenade au XIIe siècle signifiait beaucoup, d’un point de vue politique, religieux, mais également culturel et artistique.
Les biographes décrivirent souvent une femme éduquée, belle, noble, intelligente, écrivant des vers avec une grande facilité. Ainsi, sous les Almohades (1121 – 1269) qui prirent Grenade en 1154, elle se fit connaître sur la scène publique, tandis que le poète et aristocrate Abou Jaâfar Ibn Saïd fut épris d’elle. Fils du seigneur de Qalat Yahsub, il assistait son père dans la gestion des affaires publiques.
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