Atika fille d’Ali ben Omar, prince Idrisside et émir de Senhaja, de Ghmara, qui a sauvé la dynastie durant le court règne de son mari Yahya II grâce à son sens politique hors pair.
La dynastie Idrisside sort victorieuse après la guerre fratricide entre les fils d'Idris II contre les divisions et le séparatisme pour redevenir unie sous le commandement de Mohammed ben Idris. Mais son règne est bref et la mort l'emporte en 836. Le jour même et à l'âge de neuf ans et quatre mois, son fils, connu plus tard sous le nom de Ali Haïdara, prend le titre d'Emir. C'était un homme d'une grande noblesse et doté d'une grande intelligence, ces aspects sont apparus pendant son règne. Il réorganise le pays et a crée des institutions. Il apporte à la population la sécurité et la prospérité jusqu'à ce qu'il décède en 848.
Le règne est maintenant entre les mains de son frère Yahya ben Mohammed, qui commence par organiser l'administration du pays. Il découpe le Royaume et envoie ses oncles et frères administrer les régions, puis se repose sur eux. Pendant son règne, la population de Fès devient encore plus riche, jusqu'à être décrite par nombre d’historiens, de "mecque de l'Andalousie du Maroc et de l'Afrique". Les voyageurs y viennent des quatre coins du monde pour s’y installer. L'Emir s'intéresse particulièrement au bien-être de ses citoyens et construit des jardins, des hammams et des commerces. C'est d'ailleurs pendant son règne que la célèbre mosquée Quaraouiyine fut bâtie.
Après sa mort, c'est son fils Yahya ben Yahya qui prend le règne et c'est à cette époque que la dynastie rentre dans une période d'affaiblissement tant il était corrompu et frivole.
Bien qu'elle soit maltraitée, Atika commence à écrire à son père, Ali Ben Omar en l’informant de la situation à Fès et en le priant d’accourir vers la ville avant que ça ne s’aggrave. Le prince est dans le pays des Senhaja, lorsque la missive arrive. Il met immédiatement son armée en marche et se dirige vers Fès. Il entre sur la rive kairouanaise et Abd Er-rahmane ben Abi Sahl El-Joudhami prit aussitôt la fuite. La population de Fès est donc heureuse de cette arrivée car elle n’a pas oublié ce que les Idrissides avaient fait pour eux ainsi que pour tout le pays.
Ainsi, les interventions d’Atika dans la sphère politique rapportées par les historiens soulèvent avec acuité la question de savoir comment son règne se serait déroulé si les femmes avaient pu gouverner.
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